Réduction des risques les incohérences des politiques de Santé publique

Réduction des risques les incohérences des politiques de Santé publique

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Réduction des risques les incohérences des politiques de Santé publique

Réduction des risques les incohérences des politiques de Santé publique

Alors que de nouveaux produits sans combustion vont bientôt entrer sur le marché, les autorités de santé française s’obstinent à ne pas reconnaître les bénéfices de la cigarette électronique en matière de réduction des risques… Et ce alors que les enquêtes démontrant leur efficacité dans une démarche d’arrêt du tabac se multiplient.

Et si les produits sans combustion permettaient aux fumeurs d’écraser leur dernière « véritable » cigarette ? C’est en tout cas la conclusion de l’Eurobaromètre, enquête inédite et de très grande envergure publiée fin juin 2016 dans la revue Addiction.

6 millions de fumeurs européens ont arrêté la cigarette traditionnelle  

Selon les chiffres issus de l’Eurobaromètre, 6 millions de fumeurs européens ont complètement abandonné la cigarette classique en se reportant sur sa petite sœur électronique et 9 millions ont réduit leur consommation de tabac. D’après les auteurs de l’étude, le succès est au rendez-vous : « ce sont probablement les taux de sevrage et de réduction tabagiques les plus élevés jamais observés sur une population aussi large ». L’enquête a, en effet, été menée auprès d’un échantillon de plus de 27 000 Européens, issus de 28 pays. Elle permet d’affirmer que 48,5 millions d’Européens se sont déjà laissés tenter par la cigarette électronique.

Mais il y a encore mieux. Selon l’un des auteurs, Konstantinos Farsalinos, « les données de l’Union européenne montrent que l’utilisation de la cigarette électronique semble avoir un impact positif sur la santé publique pour deux raisons principales. D’une part, les taux d’arrêt et de réduction de consommation observés. D’autre part, le fait que l’utilisation de la cigarette électronique est largement confinée à la population de fumeurs (actuels et anciens) et qu’elle est minimale chez les non-fumeurs ». En d’autres termes, cette étude vient confirmer que le « vapotage » ne constitue pas une porte d’entrée vers le tabagisme. En effet, seuls 1,3% des non-fumeurs déclarent utiliser régulièrement une cigarette électronique, et 0,09% tous les jours. « Pratiquement, il n’y a pas d’utilisation actuelle ou régulière de cigarette électronique avec nicotine par les non-fumeurs, donc la préoccupation d’un possible effet passerelle vers le tabagisme est largement rejetée par ces résultats », confirme Jacques Le Houezec, l’un des co-auteurs de l’étude.

Ces conclusions viennent donc clore des années de polémique sur la cigarette électronique : oui, le vapotage constitue une arme efficace contre le tabac et peut s’inscrire dans une politique efficace de réduction des risques. Et non, la cigarette électronique n’incite pas les non-fumeurs à franchir le pas vers une consommation de tabac. Reste que ce discours a encore du mal à franchir les portes des plus hautes autorités sanitaires françaises, ministère de la Santé en tête.

Réduction des risques les incohérences des politiques de Santé publique

L’approche gouvernementale française de la réduction des risques est caractérisée par une certaine incohérence. Si les craintes que la cigarette électronique ne constitue une porte d’entrée vers le tabagisme, ou que sa consommation ne provoque des dommages sur la santé, étaient légitimes lors de la commercialisation du dispositif, celles-ci ont été, depuis, largement battues en brèche. Tous les spécialistes s’accordent aujourd’hui à reconnaître que c’est la combustion du tabac qui libère les substances toxiques pour le corps. La nicotine, elle, si elle provoque et entretient bien la dépendance, ne cause aucune séquelle physique à celui qui l’absorbe par une cigarette électronique ou par les nouveaux dispositifs comme les vaporisateurs et inhalateurs de tabac. Pour Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération Addiction, et le Docteur William Lowenstein, président de SOS Addiction, « la cigarette électronique et le vapotage doivent être défendus, aidés et soutenus. Ils illustrent ce qu’est une politique de ‘‘réduction des risques », cette capacité à accepter de ne pas résoudre le problème de l’addiction d’un coup d’un seul ».

Un message qui, pour l’heure, n’est pas repris par le ministère de la Santé, à l’incompréhension générale, et particulièrement celle des nombreux médecins et des centaines de milliers de vapoteurs, convaincus de l’utilité des produits du tabac sans combustion dans un programme de réduction des risques et dommages créés par la consommation de tabac. Pour Tabac Info Service, qui dépend du ministère géré par Marisol Touraine, « aucune étude (ne) démontre une réelle efficacité de la e-cigarette dans l’arrêt du tabac ». Un « constat » qui justifie, pour les autorités de santé françaises, d’imposer à la cigarette électronique les mêmes restrictions qu’à la cigarette classique.

Les politiques de santé publique françaises restent, au rebours de la société et d’une part grandissante du corps médical, arc-boutées sur une conception passéiste de la lutte contre le tabagisme, en faisant l’unique promotion des méthodes médicales de sevrage, comme les patchs et autres substituts nicotiniques. D’autre part, la cigarette électronique, les inhalateurs et vaporisateurs de tabac conjuguent le double bénéfice de partir d’un véritable choix du fumeur et de reproduire le geste du fumeur, tout en maintenant un lien avec la nicotine. Alors que la consommation de tabac reste la première cause de mortalité évitable, l’obstination des autorités de santé françaises vire à l’entêtement. Les vaporisateurs de tabac et inhalateurs de nicotine, qui vont bientôt être proposés aux fumeurs souhaitant réduire l’impact du tabac sur leur santé, devront-ils se heurter au même mur administratif et politique que la cigarette électronique ?

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