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Etudes sur la cigarette électronique : faible nocivité par rapport au tabac, résultats prometteurs dans le sevrage.

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La cigarette électronique n’est pas encore officiellement recommandée par les autorités sanitaires françaises pour la prise en charge du sevrage tabagique.Néanmoins de plus en plus d’études, comme celles scrutées par une méta-analyse publiée le 31 juillet dans la revue Addiction,  confirment que ce dispositif paraît largement moins nocif que les cigarettes « traditionnelles » et qu’il semble aider à s’arrêter de fumer ou à diminuer sa consommation.

Les auteurs de cette analyse, tous experts du tabagisme et de ses conséquences, appellent les autorités à ne pas interdire la cigarette électronique et les professionnels de santé à la considérer d’ores et déjà comme une alternative intéressante au tabagisme, voire un outil de sevrage.

Confirmation : des dangers moindres, voire minimes, par rapport à ceux du tabac
Cinq experts ont donc analysé les 99 études déjà publiées sur la cigarette électronique, ou e-cigarette. Ils en ont retenu 81 comportant des données sur l’usage : âge, modalités (expérimentation, usage régulier, arômes privilégiés, etc.), populations concernées, impact sur l’éventuelle consommation de tabac.

Ils ont en particulier analysé les données sur les e-liquides et dispositifs de propulsion. Ils ont constaté que les concentrations de produits potentiellement toxiques dans la vapeur de e-cigarette étaient « beaucoup plus faibles que dans la fumée du tabac, avec des concentrations négligeables en produits carcinogènes« .

En ce qui concerne le « vapotage passif« , parfois incriminé, en particulier dans les lieux publics, les auteurs constatent qu’effectivement, la vapeur expose l’entourage à la nicotine, « mais à des concentrations non susceptibles d’avoir un effet pharmacologique significatif« .

Ils rappellent cependant que si ces liquides semblent sûrs pour l’inhalation, leur effet n’est pas encore connu sur les poumons des personnes asthmatiques ou insuffisantes respiratoires.

« Aucun effet indésirable sérieux« , des risques d’empoisonnement à prévenir
Aucune étude, expérimentale ou prospective, n’a relevé la survenue d’effets indésirables dits « sérieux« . Les effets scondaires relevés étaient « minimes à modérés » : sécheresse buccale, irritation de la gorge, toux sèche.

Par contre, logiquement, l’ingestion de e-liquide peut s’avérer dangereuse, voire mortelle s’il s’agit d’un tout–petit. Plusieurs centaines de cas d’empoisonnement, volontaires (tentative de suicide) ou non, seraient survenus aux Etats-Unis (où la quantité de nicotine n’est pas limitée…), incitant les autorités américaines à appeler à la prudence (fioles hors de portée des enfants).

Une hausse régulière du vapotage, essentiellement chez les fumeurs
Sans surprise, les auteurs ont constaté une hausse progressive de l’usage dans ces études européennes et américaines. Il semblerait que 12 à 14 % de ceux qui l’essaient deviennent des utilisateurs réguliers, mais les données précises manquent encore.

Chez les plus jeunes (collège), l’e-cigarette est utilisée par des fumeurs, ou des jeunes qui ont déjà expérimenté la cigarette « classique«  (0,04 % seulement chez ceux qui ne l’ont jamais expérimentée). La plupart des e-liquides utilisés dans ces études sont dosés à 18 mg/ml, les parfums les plus populaires sont tabac, menthe et fruits.Une diminution de l’intoxication tabagique des fumeurs
Dans les enquêtes en ligne analysées par les auteurs, une majorité utilisateurs déclarent que l’e-cigarette les a aidé à arrêté de fumer (de 42 à 99 % des répondants)  ou à diminuer leur tabagisme (de 60 à 86 %).

Les études réalisées auprès de vapoteurs n’ayant pas l’intention d’arrêter de fumer ont montré une réduction de plus de 50 % de leur tabagisme à 1 semaine chez 32 % des participants. Cette réduction immédiate s’est le plus souvent maintenue : plus de 50 % de réduction à 2 ans pour 28 % des vapoteurs. 13 % avaient complètement arrêté le tabac au bout de 2 ans.

L’e-cigarette est également perçue comme moins addictive par les vapoteurs. La première utilisation après le lever survient plus tard qu’avec le tabac, que le e-liquide contienne, ou non, de la nicotine  (ce délai est un marqueur d’addiction : plus il est réduit, plus l’addiction est forte). Seuls 18 % disent ressentir un manque équivalent à celui ressenti avec le tabac.

Des études sur la réussite d’un sevrage volontaire encore peu concluantes, des indices épidémiologiques d’efficacité à confirmer
Les études menées auprès de fumeurs dans une démarche d’arrêt du tabac montrent également des résultats positifs, avec par exemple cette étude (Addiction, mai 2014) qui montre que ceux qui ont utilisé l’e-cigarette pour s’arrêter fument moins de tabac que ceux qui ont pris, d’eux-mêmes, des substituts nicotiniques ou ont essayé d’arrêter sans aide. Les études randomisées réalisées auprès de fumeurs voulant s’arrêter donnent des résultats soit positifs en faveur du vapotage, mais non significatifs statistiquement. D’autres études sont nécessaires (échantillon plus important, suivi plusieurs années) pour en savoir plus.

Par contre, les auteurs relèvent un indice indirect de l’efficacité possible de l’e-cigarette dans le sevrage tabagique : en Angleterre, l’utilisation de l’e-cigarette croît tandis que de plus en plus d’Anglais arrêtent de fumer (NDLR : en France, les ventes de tabac commencent aussi à diminuer). Cette baisse des ventes pourrait être liée à un impact positif du vapotage, même si ce lien de cause à effet demande à être confirmé.

Un rapport bénéfices-risques a priori positif et à encourager
Les auteurs soulignent l’impact positif sur la santé publique lorsque des fumeurs se mettent au vapotage (et diminuent donc leur tabagime), sans qu’il n’y ait de signe significatif d’élargissement de la population cible (peu de non fumeurs se mettent au vapotage). Ils estiment que les dangers potentiels de l’e-cigarette, certes encore mal connus mais a priori minimes, ne doivent pas empêcher son déploiement. Les auteurs appellent également les chercheurs à effectuer de nouvelles études avec un « monitoring étroit« , ce qui permettra d’être plus catégoriques sur la sécurité des produits. 

En attendant ces études plus poussées nécessaires pour être vraiment rassurés sur une innocuité à court, moyen puis long terme, Peter Hajek et coll. encouragent  les professionnels de santé à aider leurs patients fumeurs qui veulent tester la cigarette électronique. 

Découvrez ci-dessus les positions sur la cigarette électronique que nous avons recueilli ces derniers mois auprès du Dr Patrick Dupont, tabacologue et de Claude Leicher, généraliste et président de MG France : 

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