Et si finalement la nicotine sous forme liquide était encore plus addictive ? En quelques années, la cigarette électronique est devenue la coqueluche des fumeurs repentis. On compte aujourd’hui plus de 1,5 million de vapoteurs quotidiens en France. D’après les conclusions d’une étude, parue dans la revue Nicotine and Tobacco Research, la nicotine sous forme liquide des e-cigarettes serait présente dans sa forme la plus addictive. De quoi remettre en cause les vertus de ce que bon nombre d’experts considèrent aujourd’hui comme un outil de sevrage efficace au bénéfice des fumeurs qui veulent arrêter la cigarette.

Attention au voltage de la batterie

Pour appuyer leur découverte, des chercheurs du Virginia Commonwealth Université Massey Cancer Center (Etats-Unis) et de l’université de Beyrouth (Liban) ont mis au point un système qui permet d’évaluer avec une précision de 90% la quantité de nicotine émise par une cigarette électronique à partir du « voltage », de la concentration de nicotine contenue dans le liquide et de la quantité de vapeur inhalée au cours d’une bouffée. A partir de leurs analyses, les scientifiques ont constaté que l’utilisation d’une e-cigarette dont la batterie dégage une tension élevée (au-delà de 4 volts) avec un liquide fortement dosé en nicotine pourrait avoir des effets encore plus addictifs qu’une cigarette conventionnelle.

Vers une réglementation plus stricte?

Et d’autant plus si l’utilisateur a pris l’habitude de prendre de grandes bouffées. « Les résultats ont montré que la concentration de nicotine après quinze bouffées d’une cigarette électronique varie de plus de 50 fois en fonction du liquide et de la manière dont la vapeur est inhalée », précise le chercheur Thomas Eissenberg, qui a dirigé les travaux. Selon lui, il devient urgent de mettre en place une réglementation pour éviter que les vapoteurs ne deviennent encore plus dépendants à la nicotine. « La concentration en nicotine absorbée avec une e-cigarette ne doit pas dépasser celle d’une cigarette classique, dont on connaît parfaitement les risques mortels », conclut le chercheur.