BreakingVap
La rupture de la cigarette pour l’évolution de la vape

Pendant le Mois sans tabac la lutte pour sauver la vape continue

()

Pendant le Mois sans tabac la lutte pour sauver la vape continue.

Pendant le Mois sans tabac la lutte pour sauver la vape continue

Source : http://www.parismatch.com

Un dispositif d’aide à l’arrêt du tabac accompagnera les fumeurs qui participent au « Moi(s) sans tabac » dont la campagne démarre. Dans ce défi collectif, la cigarette électronique, très menacée par la réglementation, brille par son absence.

C’est parti pour un « Moi(s) sans tabac »! L’énorme campagne de communication (affichage, radio, TV) qui prépare le « plus grand défi de santé publique jamais organisé en France » a été lancée hier. Comme annoncé par Marisol Touraine jeudi dernier, les accros au tabac seront incités, en ce mois d’octobre, à arrêter de fumer pendant au moins 30 jours à partir du 1er novembre. Une durée qui « multiplie par cinq les chances d’arrêter de fumer définitivement », a précisé la Ministre.  Pour se préparer à sauter le pas, un « kit d’aide à l’arrêt » gratuit est d’ores et déjà à la disposition des volontaires dans les officines, qui pourront également s’appuyer sur l’application Tabac Info Service (information et aide à l’arrêt du tabac), dont le dispositif est « totalement repensé pour l’occasion ». Tout au long du mois de novembre, des événements (consultations d’aide à l’arrêt, défis sportifs…) en régions sur différents lieux (espaces collectifs, de loisirs, commerciaux, en entreprise), se déclineront grâce à la mobilisation de 50 partenaires (acteurs publics, associations, médias, grandes entreprises).

Les Anglais, champions de la lutte contre le tabagisme

Un mouvement collectif et fédérateur car « 2016 est une année cruciale dans la lutte contre le tabagisme ». François Bourdillon, directeur général de Santé publique France, a rappelé la « stabilité désespérante » du taux de fumeurs  dans notre pays (34,6%) et le « fardeau des décès » liés au tabagisme (73 000) chaque année. En lançant ce mouvement collectif, la France s’inspire en fait de l’Angleterre qui, avec moins de 17% de fumeurs, est un modèle de performance en termes de lutte contre le tabagisme. Outre-Manche, « Stoptober » (Stop Tobacco in October) a incontestablement démontré son efficacité depuis son lancement en 2012. Cette année, la campagne britannique innove en incitant les fumeurs à passer au vapotage. L’agence de Santé publique anglaise, qui constate que les meilleurs taux de succès (60%) sont obtenus en associant cigarette électronique et services d’aide à l’arrêt du tabac, explique: « La cigarette électronique constitue un mode d’intervention peu coûteux, capable d’atteindre un très large public en matière d’aide à l’arrêt définitif du tabac. Elle est devenue la méthode la plus répandue pour arrêter de fumer, devant les substituts nicotiniques (patchs et gommes à mâcher). »

campagne-stoptober-angleterre-cigarette-electronique

Pendant le Mois sans tabac la lutte pour sauver la vape continue

Dans les rues de Leicester, en Angleterre, la campagne « Stoptober » incite à “switcherˮ de la cigarette à la cigarette électronique.

En France, pas de mise en avant de la cigarette électronique

Dans l’Hexagone, la valeur d’exemple du modèle anglais semble trouver ici sa limite. Dans la campagne du « Moi(s) sans tabac », pas de mise en avant de la cigarette électronique. Pas de réelle incitation à utiliser cet outil qui représente, pour les addictologues et les tabacologues qui prônent la réduction des risques, un potentiel unique de sauver des vies. Sur le site Tabac Info Service, partenaire de l’opération de Marisol Touraine, on explique que la cigarette électronique est un moyen d’arrêter le tabac et de réduire les méfaits qui lui sont associés, mais on indique qu’ »on ne sait pas aujourd’hui si elle est dangereuse pour la santé ». Pourtant, des rapports officiels ont rassemblé les données acquises de la science pour évaluer la dangerosité du vaporisateur personnel. Outre-Manche, l’Agence de santé publique et le Collège royal des médecins l’estiment à 5% de celle du tabac. La communauté des vapoteurs n’a pas manqué de réagir à ce qu’elle considère comme une mise hors jeu de la e-cigarette dans ce grand défi de santé publique. Le week-end dernier, plus de 2000 messages « Moi, grâce à la vape, je vis sans tabac depuis… » ont atterri sur le blog de Marisol Touraine. Chez eux, le militantisme en faveur de ce qui les a délivrés du tabac est à la mesure de ce qu’ils considèrent, de la part des institutions, comme un déni de réalité. Voire du mépris.

Pourtant, en mai dernier,  une réflexion entre tous les acteurs concernés par cette alternative au tabac avait permis de constituer des passerelles. Vapoteurs, professionnels, associations de lutte contre le tabac et les addictions, et représentants de l’Etat s’étaient rencontrés au 1er Sommet de la vape, co-organisé par le pneumologue Bertrand Dautzenberg. Ensemble, ils ont réfléchi au « meilleur moyen de favoriser l’essor de l’utilisation de la cigarette électronique en tant qu’alternative au tabac chez les fumeurs et de minimiser les potentiels effets négatifs ». La proposition de la Direction générale de la santé de prolonger ce débat entre toutes les parties prenantes, au sein d’un groupe, laissait alors entrevoir l’émergence d’une politique de santé publique dans laquelle la cigarette électronique gagnerait un jour sa place. La deuxième session de travail a lieu mercredi 12 octobre. Avec quels objectifs?

Les interdictions qui pèsent sur le remède sont aussi lourdes que celles sur le poison

Car la situation est ubuesque. Quelles seront les avancées d’un débat sur la place de la cigarette électronique dans la lutte contre le tabagisme, quand les interdictions qui pèsent sur un remède potentiel sont aussi lourdes que celles sur le poison qu’il est censé combattre ? En effet, le gouvernement français, dans ses modalités d’application de la directive européenne sur les produits du tabac, prévoit aujourd’hui d’interdire toute propagande ou publicité, directe ou indirecte, en faveur des produits du vapotage, sous peine d’une amende de 100 000 euros. Tout citoyen, même un médecin, serait menacé s’il souhaite communiquer son expérience du vapotage ou échanger sur ce moyen d’éviter les risques liés au tabac. En somme, un régime prohibitif « disproportionné au regard de l’objectif poursuivi » dont les répercussions, en étouffant le débat citoyen et public, iraient à l’encontre de la protection de la santé publique.

C’est ce que redoutent 5 associations* de lutte contre les addictions et le tabac, qui ont engagé, au nom du droit fondamental de la liberté d’expression, un recours auprès du Conseil d’Etat pour faire annuler ces interdictions. Elles réclament « une réglementation intelligente, raisonnable et concertée ». Me Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l’homme, s’est emparé du dossier. Alors que démarre le marathon antitabac de Marisol Touraine, une autre course se joue, plus discrètement. Celle visant à obtenir du Conseil d’Etat, via un référé suspension déposé le 2 octobre, qu’il se prononce en urgence, sous un mois maximum, avant la ratification de la loi.

* Les associations Sovape, Fédération addiction, Respadd, SOS Addictions, et Tabac et Liberté.

Comment avez-vous trouvé le contenu de cette page ?

Cliquez sur une étoile pour la noter !

Note moyenne / 5. Nombre de votes :

Aucun vote jusqu'à présent! Soyez le premier à noter ce post.

Vous avez aimé ce contenu ?

Aidez nous et partagez le sur vos réseaux sociaux 🙂

Retour en haut