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Hon Lik, pharmacien chinois et créateur de la cigarette électronique, réagis au succès de sa machine à vapoter.

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6475137-j-etais-persuade-que-la-cigarette-electronique-serait-bien-accueillieE-NARGUILÉ. Le pharmacien chinois Hon Lik est l’inventeur de la cigarette électronique. Nicolas Sridi, correspondant de Sciences et Avenir en Chine, l’a rencontré pour nous à Pékin.

Toujours dans le business de la e-cigarette (sans pour autant être millionnaire), Hon Lik s’est associé à un groupe de Hongkong, Dragonite International pour développer ses activités. Il travaille actuellement à de nouveaux concepts, comme le e-narguilé pour les marchés du Maghreb et du Moyen-Orient. L’inventeur chinois revient pour Sciences et Avenir sur la genèse de sa création et donne son point de vue sur les polémiques actuelles qui entourent ce produit.

Sciences et Avenir : Qu’est-ce qui vous a poussé à débuter une recherche sur la cigarette électronique et quels ont été les principaux défis ?

Hon Lik : Ma spécialité à la base consiste à trouver comment injecter dans le corps humain les principes actifs bénéfiques de notre pharmacopée traditionnelle. Moi-même étant auparavant un gros fumeur et connaissant bien les effets nocifs associés, je me suis dit que je ne pouvais pas continuer ainsi.

J’ai essayé les patchs de nicotine mais la diffusion lente de la drogue dans l’organisme ne m’a pas plu. L’effet d’une brusque injection me manquait, le geste, la sensation de fumer me manquait. Je me suis mis alors à réfléchir à un moyen de créer une vapeur contenant de la nicotine qui soit proche de la fumée de la cigarette mais qui ne soit pas aussi nocive pour l’organisme.

En 2001, j’ai élaboré un système sur une grosse console en utilisant comme solvant des additifs alimentaires. À l’époque, je travaillais sur une vaporisation par ultrason mais les gouttelettes formées étaient trop grosses pour ressembler à de la fumée de tabac. C’est une technologie que l’on utilise par exemple dans certains humidificateurs domestiques et qui consiste à faire vibrer un diaphragme métallique à une fréquence ultrasonore dans un liquide pour créer des micro-gouttelettes qui forment alors, au contact de l’air ambiant, une sorte de vapeur froide.

« J’étais persuadé que mon invention serait bien accueillie et qu’en trois ans, nous aurions pu monter des circuits de fabrication et de distribution adaptés, j’étais naïf… » – Hon Lik, inventeur de la cigarette électronique 

J’ai finalement opté pour l’utilisation une résistance chauffante qui offre de meilleurs résultats. Le challenge fut ensuite de réussir à miniaturiser le mécanisme à l’échelle d’une cigarette et d’arriver à doser correctement la nicotine tout en trouvant des parfums adéquats à bases d’additifs non nocifs. C’est ainsi que j’ai déposé un premier brevet en 2003 en Chine.

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10 ans plus tard, votre invention rencontre un succès très important en Occident, notamment en France et aux USA. Pourquoi un si long délai selon vous ?

C’est pour moi quelque chose d’étonnant que je n’avais pas du tout anticipé. J’étais persuadé que mon invention serait bien accueillie et qu’en deux à trois ans, nous aurions pu monter des circuits de fabrication et de distribution adaptés, j’étais naïf…

Les industriels du tabac m’ont vu comme une concurrence à contrer, les autorités sanitaires se sont montrées très suspicieuses et les groupes pharmaceutiques n’étaient pas intéressés. Tout est très différent aujourd’hui.

« J’espère que les autorités comme la FDA aux États-Unis vont continuer à imposer des normes de plus en plus serrées pour que le produit soit le plus sain possible » – Hon Lik

 Cependant des études récentes montrent que la fumée obtenue contient des produits nocifs comme des métaux lourds, du formaldéhyde… Que répondez-vous à cela ?

Aujourd’hui, la majorité des fabricants ne sont pas des professionnels de la santé ni des grands groupes internationaux capables de respecter des normes de qualité strictes. Ce sont de petites structures qui fabriquaient auparavant des gadgets en tous genres et qui se sont placées sur une niche porteuse. C’est pour cela que les résultats des tests ne sont pas bons car, en principe, tout est contrôlable dans mon invention, les composants, les additifs utilisés, la température de vaporisation…

Moi, j’espère vraiment que les grands groupes pharmaceutiques mondiaux vont se lancer dans la fabrication de cigarettes électroniques et que les autorités comme la FDA aux États-Unis vont continuer à imposer des normes de plus en plus serrées pour que le produit soit le plus sain possible.

Source :

Propos recueillis par Nicolas Sridi pour Sciences et Avenir.

 

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