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Cigarette électronique : l’Organisation Mondiale de la Santé est annoncée sur le grand banc des accusés

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OMSBonjour

Datée du 26 mai 2014et rendue publique aujourd’hui 29 cette lettre restera comme un document dans l’histoire de la lutte contre le tabac. Elle est signée de cinquante-trois spécialistes de divers horizons. Dont  cinq citoyens français (1). Sans oublier le Pr Jean-Francois Etter, docteur en sciences politiques, Privat docent (Institut de santé globale, Faculté de médecine, Université de Genève) qui joue ici un rôle essentiel de catalyseur-procureur dans ce combat d’un nouveau genre au nom de la santé publique dans le champ de l’addiction tabagique.

Accusation grave

Cette lettre est adressée au Dr Margaret Chan, directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (jusqu’en 2017). Au-delà des précautions et des usages diplomatiques il ne faut pas s’y tromper : c’est une accusation grave qui est faite de l’inaction de l’OMS quant à la promotion e la cigarette électronique. Accusation également des pesanteurs de l’organisation onusienne dans la lutte contre ce fléau majeur et évitable qu’est le tabagisme.

Pour les signataires les cigarettes électroniques constituent, en toute hypothèse, un risque sanitaire infiniment inférieur aux cigarettes de tabac. Le temps n’est plus, en d’autres termes, où l’OMS peut, depuis sa tour de verre des hauteurs de Genève, dire qu’elle ne dispose pas de la preuve de son innocuité. Et qu’à ce titre elle la déconseille vivement en tant que possible substitut à un tabac dont les ravages cancéreux et cardiovasculaires ne sont plus à démontrer.

Extrait de la dernière déclaration de l’OMS sur le sujet (datée du 9 juillet 2013) :

« Tant qu’aucun dispositif électronique de délivrance de nicotine n’est considéré comme sûr et de qualité acceptable par les organismes nationaux de réglementation compétents, l’utilisation de ces produits y compris de la cigarette électronique, est vivement déconseillée. »

Une approche d’un autre temps

On observera aussi que l’OMS ne semble jamais cherché à en savoir plus sur le sujet en participant au financement d’études qui auraient permis de progresser dans la connaissance du sujet. La démonstration du bénéfice en termes de santé publique devait, selon elle, être apportée par les fabricants. Comme pour les médicaments. Une approche d’un autre temps. Pour l’heure l’OMS se borne, à l’ancienne, à « réclamer une hausse des taxes sur le tabac pour sauver davantage de vies ».

Pour les signataires de la lettre du 29 mai l’institution onusienne devrait au contraire se garder de toute velléité de freiner, interdire, contrôler, la cigarette électronique en l’assimilant aux cigarettes de tabac. Hier encore cela pouvait être tenu pour une erreur. Désormais cette politique pourra être considérée comme une faute. Et, demain ou après-demain, jugée comme telle. Il est urgent de libérer le potentiel de ce qui pourrait bien constituer l’une des grandes avancées sanitaire du XXIème siècle.

Acte d’accusation auto-paraphé

« L’interdiction de la publicité du tabac repose sur les méfaits que le tabac provoque, mais aucun argument de ce type ne peut s’appliquer, par exemple aux e-cigarettes, qui sont beaucoup plus susceptibles de réduire les dommages du tabac,  font valoir les auteurs. Les personnes fument pour la nicotine, mais meurent de la fumée. L’expérience montre que de nombreux fumeurs ne peuvent pas ou ne veulent pas renoncer à la nicotine et continueront à fumer s’il n’y a pas d’alternative plus sûre disponible. »

On estime dans le monde à environ 1,3 milliard le nombre de personnes actuellement esclaves des produits des multinationales du tabac. Et c’est l’OMS elle-même qui estime que si rien n’est fait  le tabac causera lors de ce siècle  jusqu’à un milliard de morts « prématurés et évitables ». L’OMS paraphe ainsi elle-même son acte d’accusation. On attend désormais la réponse du Dr Margaret Chan. Avec un certain intérêt.

A demain

(1)  Il s’agit du Dr Jacques Le Houezec  (Consultant in Public Health, Tobacco  dependence, Rennes –  Honorary Lecturer, UK Centre for Tobacco  Control Studies,  University of Nottingham, United Kingdom), du  Dr Gérard Mathern  (Président de l’Institut Rhône-Alpes de  Tabacologie  Saint-Chamond), du Dr Michel Kazatchkine  Member of the Global Commission on Drug  Policy  Senior fellow, Global Health Program,  Graduate institute, Geneva),  du Dr Didier Jayle (professeur d’addictologie, Conservatoire National des Arts et Métiers  Paris) et du Pr Antoine Flahault (Directeur de l’Institut de Santé Globale  Faculté de Médecine, Université de  Genève, Suisse/ Faculté  de Médecine, Université Paris Descartes, Sorbonne Paris).

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