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Le gouvernement français ne sort pas grandi par sa communication anti tabac
Ou quand les lobbys font les lois en dépit des intérêts de santé publique.
Curieux discours médiatiques ces derniers temps au sujet de la lutte anti-tabac, de la loi santé et du projet de loi de programmation de la sécurité sociale.
La santé publique serait elle une chose trop sérieuse pour la confier aux médecins? En dépit des prises de position de grands noms universitaires qui enseignent la médecine et la santé publique; en dépit d’études scientifiques et de méta-analyse sur ces travaux scientifiques dont le plus récent et complet est le rapport du PHE (Public Health England), d’abord décrié dans un éditorial du Lancet (Revue scientifique britannique ) avant d’être réhabilité ensuite, force est de constater que le pouvoir politique corrompu par le lobbysme donne clairement la préférence à l’économie sur le social et la santé publique.
Doit on, ici et maintenant, rappeler l’intérêt d’investir dans la prévention et se souvenir de la maxime en médecine “d’abord, ne pas nuire” ou “Primum non nocere” que l’on attribue à Hippocrate? Pour chaque Euro (€) investi en santé des études en économie de la santé démontrent un retour sur investissement (ROI) entre 2.5 et 5 €.
Concernant la lutte contre le tabagisme, il est légitime de s’interroger sur la pertinence des choix stratégiques des ministères de la santé et des finances. Certes l’histoire du XX° siècle permet de comprendre la période trouble de cohabitation entre tabac et état, mais mettre en avant le paquet neutre comme mesure phare devant l’augmentation du prix du paquet >10€ et la promotion du sevrage tabagique en soutenant le passage par la cigarette électronique peut apparaître anachronique.
L’opinion publique est prise à partie puis prise en otage par une campagne de désinformation et de manipulation servant les intérêts de l’industrie du tabac, enrichissant au passage, les caisses de l’état (faussement, car la balance recettes fiscales du tabac/dépenses de santé en lien avec le tabac est négative) et aux antipodes des missions de service public du ministère de la santé.
On cherche à détruire la crédibilité du corps médical en utilisant des arguments fallacieux au risque de se prendre les pieds dans le tapis quand on parle des dangers de la cigarette électronique et des recharges en oubliant de parler des deux normes AFNOR publiées en 2015 pour assurer la sécurité des utilisateurs; dire que 90% des produits testés sont dangereux c’est aussi oublier de dire que le tabac, lui, est dangereux dans 100% des cas et conduit à un décès sur deux fumeurs (50% de mortalité). Non négligeable, non?
Trop, c’est trop! la ruse est aujourd’hui tellement grossière que plus personne n’est dupe de ce stratagème et les autorités tant nationales qu’européennes auraient quelque intérêt à se démarquer (au sens propre comme au figuré) avant être discréditées (réputation d’intégrité et d’Ethique) puis tenues pour responsables de scandales sanitaires sous couvert d’intérêts financiers.