Les professionnels de la distribution craignent que 500 boutiques de e-cigarettiers ne doivent baisser le rideau d’ici à la fin de l’année.
La cigarette électronique, coqueluche des fumeurs repentis depuis 2011, est en berne. À en croire les chiffres collectés auprès des acteurs de ce florissant marché très vite âprement disputé, la belle époque est – déjà – finie. Depuis le début de l’année, le nombre de vapoteurs quotidiens s’est stabilisé à 1,5 million, et à 3 millions d’occasionnels. Lors de leur arrivée en France, ces substituts de la cigarette qui ne contiennent ni papier ni tabac ont fait fureur.
Dès 2013, le chiffre d’affaires des e-cigarettiers atteignait déjà 275 millions d’euros. L’an dernier, selon la Fédération des indépendants du secteur (Fivape), il culminait encore à 450 millions. Mais pour les quelque 2500 boutiques qui ont fleuri, le ralentissement est très net. Les professionnels de la distribution craignent que 500 d’entre elles ne doivent baisser le rideau d’ici à la fin de l’année.
Manœuvre des débitants de tabac
En cause, la déception d’un certain nombre de vapoteurs qui n’ont pas trouvé dans le geste une satisfaction suffisante pour arrêter totalement la cigarette, ou encore le prix, pas aussi alléchant que les commerçants du secteur l’avaient avancé. Mais surtout, l’habile manœuvre des débitants de tabac qui, en s’immisçant finalement à coup de procès pour concurrence déloyale sur ce marché qu’ils avaient tout d’abord snobé, ont déjà repris 20% des ventes aux distributeurs indépendants et à Internet.
L’interdiction de vapoter dans les bureaux, prévue dans le projet de loi de santé dont l’examen débute ce mardi au Parlement, pourrait encore venir renforcer les difficultés du secteur.