La loi sur l’e-cigarette plonge les pro du secteur dans le flou
Source : https://www.lavoixdunord.fr
Entrée en vigueur vendredi dernier, la directive européenne sur la cigarette électronique soulève de nombreuses interrogations. Comment écouler les stocks des produits désormais interdits ? Y aura-t-il un délai d’adaptation accordé ? Mais surtout, à qui profitent ces nouvelles mesures ? Aux lobbies, peut-être ?
erdite, vitrine opaque… Voici ce qu’impose la directive européenne sur la cigarette électronique, entrée en vigueur ce vendredi. Dans les boutiques spécialisées, autant le dire, le flou règne. « La loi en elle-même n’est pas claire. Son application n’est pas claire. Et elle a été façonnée sans aucune concertation avec les professionnels du secteur », s’insurge Jean-Claude Delfart, directeur commercial d’Alterna-cig, dont le siège social est situé à Lens.
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Les interrogations des vendeurs d’e-cigarettes sont légitimes. Quelles sont les sanctions en cas de non-conformité avec la nouvelle loi ? Y a-t-il un délai pour écouler les stocks des produits désormais interdits ? Depuis son adoption à Bruxelles en 2014 et sa promulgation en France, en 2016, aucun décret n’est venu clarifier la directive.
« A priori, on nous laisserait six mois, a pu entendre Thierry, employé à La Vapitothèque de Liévin. Nous vendons des flacons de liquide avec nicotine en plusieurs volumes, en fonction du client. S’il est un gros vapoteur, il préférera des flacons de 30 mL, pour ne pas avoir à recharger sans cesse. La nouvelle loi nous impose des flacons de 10 mL maximum. Nous laissera-t-on une période pour vendre notre stock non autorisé ? Nous attendons un décret pour nous le dire. »
L’argument du principe de précaution, avancée par la commission européenne, ne convainc pas non plus. « Nous entendons souvent parler de l’effet passerelle chez les jeunes, comme quoi l’e-cigarette inciterait les adolescents à fumer. C’est absurde ! Elle est le premier outil de lutte contre le tabagisme », affirme Thierry.
« L’aspect incitatif ne tient pas debout »
« Plus de 90 % de notre clientèle sont des fumeurs actifs ou d’anciens fumeurs, remarque le directeur commercial d’Alterna-cig, Jean-Claude Delfart. Les plus jeunes qu’on reçoit en magasin sont poussés par leurs parents, justement pour qu’ils arrêtent de fumer. Donc l’aspect incitatif ne tient pas debout. »
Le sentiment qui prime, « c’est l’acharnement, lance Thierry. Nous sommes dans le cas de figure où le lobby pharmaceutique et celui du tabac se sont ligués contre le marché de l’e-cigarette. Le premier pour défendre ses patchs et autre gomme à la nicotine – en déclin économique – le second, pour consolider sa puissance. »
Et c’est une opposition à la David contre Goliath. Quand le marché de l’e-cigarette en France a atteint son sommet en 2014 avec 395 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, l’industrie du tabac dans l’hexagone continue, elle, de peser plus de 15 milliards d’euros par an.
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